Alors que bon nombre d’agriculteurs s’intéressent de près aux potentialités de la diversification de leur activité, la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir propose chaque année une journée complète dédiée à cette thématique.
S’installer en agriculture pour élever des chèvres ou encore devenir maraîcher(e), beaucoup de personnes se projettent dans le métier d’agriculteur, qui renvoie souvent à la notion de liberté.
Pour autant, avant de se lancer dans ce type de projet professionnel, mieux vaut étudier sa faisabilité.
Afin de mieux cerner la concrétisation d’un projet de diversification en agriculture, rien de tel qu’une immersion au cœur des fermes qui ont franchi le cap.
Grâce à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir, les porteurs de projet ont la possibilité de passer une journée à recueillir des témoignages et des conseils, tout en visitant des exploitations agricoles.
Ce qui a été le cas lors de cette journée découverte organisée par Aurélie Gandon, conseillère installation transmission au sein de l’organisme consulaire.
Après une matinée ponctuée d’interventions et de visites de fermes diversifiées en production de chanvre et élevage d’oies grasses, l’après-midi a permis au groupe, composé d’étudiants en BTS agricole et de futurs installés, d’appréhender la production de sapins de Noël et de truffes.
Boris Venot, agriculteur à Loigny-la-Bataille, a expliqué aux jeunes comment, en plus de l’activité sapins de Noël, il a diversifié sa ferme céréalière avec des cultures comme les haricots de conserve, les lentilles, les oignons et les pommes de terre.
« Aujourd’hui nous sommes une entreprise, ce n’est plus une ferme comme il y a vingt ou trente ans, témoigne Boris Venot. Nous avons des salariés, à qui nous accordons une grande confiance. Pour le choix des productions, je mène une réflexion économique mais je marche aussi au feeling. Les sapins de Noël, par exemple, ont un prix de vente moins aléatoire que celui du blé. Le bio a aussi des débouchés importants actuellement. »
Et pour répondre à la demande en agriculture biologique, Boris Venot est en pleine conversion d’une partie de son exploitation agricole.
Autre témoignage, autre diversification agricole : celui de Christelle Bois, agricultrice à Nottonville et productrice de truffes.
« Pourquoi la truffe ? L’idée est liée à une curiosité, suite à un voyage dans le sud-ouest de la France. Puis il a fallu vérifier la compatibilité de cette production en terre beauceronne. Un pépiniériste est venu et des analyses de terre ont été réalisées. Nous avons implanté 1.000 pieds sur 2 hectares, en 1998. Et nous avons effectué notre première récolte en… 2015 ! »
Avec sa fibre commerciale et son attrait pour les productions atypiques, Christelle Bois est l’une des seules à proposer des truffes made in Eure-et-Loir.